La pose peut s’effectuer au “clou” sur voliges ou au “crochet” sur liteaux. Dans notre cas, les liteaux sont cloués sur des contre-lattes, elles-mêmes fixées aux chevrons par-dessus un écran de sous-toiture bitumeux.
L’ardoise utilisée est fournie en plaques rectangulaires de 300 x 220 mm et 3,3 mm d’épaisseur (poids moyen 25 kg/m2). Sa largeur est égale à deux fois la valeur du recouvrement. Ce dernier est la partie qui ne reçoit jamais d’eau et assure l’étanchéité de la couverture. Pour le définir, il faut prendre en compte la région climatique (la France en compte trois), le site (protégé, exposé…) et son altitude, la pente du toit, la longueur du versant, le mode de fixation.
Outre le recouvrement, l’ardoise mise en place présente deux autres surfaces caractéristiques : le faux pureau et le pureau. Le faux pureau est la partie cachée par le rang supérieur. Il n’est mouillé qu’au droit des joints de celui-ci. Le pureau est la partie visible qui reste exposée à la pluie. Il détermine l’espacement des liteaux.
Deux outils suffisent pour couvrir toute une toiture : le marteau et l’enclume. Le premier est muni d’une tête de frappe et à l’opposé de celle-ci, d’une partie tranchante et pointue. La seconde, en forme de “T” à planter, s’utilise en appui sur le voligeage ou le liteaunage pour retailler les ardoises sur place.
La pose débute en bas du versant par la rangée dite de “doublis”. Les ardoises sont maintenues à l’aide de clous et de crochets sur une volige posée à l’égout de toit. Sur celle-ci, à 3 cm du bord inférieur, est tracée une ligne repère permettant d’aligner les crochets (de 10 cm de long) à bonne hauteur. Ainsi positionnée, la première rangée recouvrira la gouttière de 7 cm : niveau où le ruissellement se casse (la “goutte d’eau”).
Ces ardoises doivent être retaillées pour les ajuster à la volige, en fonction du pureau. Une fois la mesure prise, on trace avec la pointe du marteau et avec sa partie tranchante, on coupe en appui sur l’enclume.
À partir de la rangée de doublis, les artisans entreprennent de couvrir le pourtour du versant (rives latérales et de faîtage) puis remplissent l’intérieur de bas en haut. Ce qui permet de répartir les coupes de façon harmonieuse, avant d’arriver sur les bords.
Si la toiture présente une surface importante ou comporte des lucarnes, on peut la partager en plusieurs portions et les couvrir l’une après l’autre selon le même principe. La progression s’effectue de la façon suivante : à chaque fois qu’une ardoise est posée, on agrafe un crochet sur le liteau du dessus en le positionnant en fonction du recouvrement latéral à respecter.
Une volige, posée à l’égout de toit, reçoit les crochets de la première rangée d’ardoises. Mesurant 10 cm, ils sont fixés par clouage le long d’une ligne tracée à 3 cm du bord inférieur.
Cette première rangée d’ardoises doit être recoupée afin de l’ajuster à la largeur de la volige, tout en respectant la “goutte d’eau”. Le repérage s’effectue au marteau sur les plaques en place.
Pose 2